Gauguin l'aventurier
Naissance de
Paul l’année des barricades
Paul voit le jour le 7 Juin
1848. 15 jours plus tard, les barricades se dressent dans Paris à la suite
de l’abolition des ateliers nationaux.Le Prince Louis Napoléon Bonaparte,
élu Président de la République étouffe la révolte par son coup d’état.
Clovis Gauguin et ses camarades du National, organe du parti Radical n’a
pas d’autre issue que l’exil.En 1849, la famille Gauguin,embarque pour le
Pérou. Le voyage est déjà une aventure qui va tourner au drame. A la
pointe de la Patagonie, Clovis s’écroule, tué par une rupture d’anévrisme.
Aline, la jeune veuve et ses 2 enfants est accueillie à Lima par son
grand-oncle, Don Pio, dont la famille est devenue une des plus puissantes
du Pérou. Paul va s’éveiller à la vie péruvienne pendant 6 ans. A la mort
de ce grand-oncle, les Gauguin rentrent en France. Ce retour au sol natal
est pour Paul un dépaysement.. Il comprend mal le français et prend peu
d’intérêt à l’étude.Il brode, il imagine, il rêve. « l’Inca est venu tout
droit du soleil et j’y retournerai». Il a la nostalgie du voyage.
Matelot, Paul Gauguin retrouve
l’Amérique du Sud
A 17 ans, il s’engage dans la marine
marchande. De ce quai du Havre ou s’était embarqué Manet en 1848, comme
matelot, Paul voit à son tour s’éloigner les côtes de France; La
destination est la même : Rio de Janeiro. En retrouvant le continent de
son enfance, le Jeune matelot est heureux. Par le détroit de Magellan, à
Port -Famine, Paul se rend sur la tombe de son père; Puis se dirige vers
Panama , les îles polynésiennes, puis les Indes. Là; Il apprend que sa
mère s’est éteinte.
Initiation à la peinture et rencontre
des impressionnistes
Il rentre alors en France où sa soeur l’attend.La guerre contre la Prusse
vient d’éclater. Paul erre sur les mers du monde et connaît aux escales
les amours de rencontres. La maison de St Cloud où vit sa soeur a été
incendiée par les prussiens. Paul Gauguin reprend la vie à zéro.C’est
auprès des Arosa, un ami de sa famille qu’il va s’initier à la peinture.Il
rencontre une jeune danoise , Mette Sophie Gad, qu’il épouse en 1873. Elle
lui donnera 5 enfants. Avec son ami Émile Schuffenecker, un collègue de
bureau, peintre amateur, il va peindre en banlieue. Chez les Arrosa, il
rencontre Pissarro; C’est la providence des élus; Il lui conseille de
peindre clair.En 1876, Gauguin se voit accepter un petit paysage par un
salon. Face à la «bande à Manet » il se tient sur ses gardes. Il ne veut
pas se rallier à leur peinture nouvelle. Il veut s’affirmer en chef. Son
tempérament l’écarte des subtilités de Monet. Il rencontre Puvis de
Chavannes, regarde peindre Cézanne auprès de Pissarro à Pontoise. Il
s’oppose à Manet qui le traite de dictateur au sujet du choix des
participants à l’exposition de 1882. Gauguin parle, en effet, de se
retirer si Degas maintient la participation de ses protégés. Tout rentre
dans l’ordre grâce à l’intervention de Renoir et de Monet.. Caillebotte
accepte en effet ,de participer à cette exposition.
L’épreuve de la misère et de la solitude
Gauguin lâche la Bourse après l’ébranlement des marchés financiers.Il
décide de se consacrer entièrement à la peinture. C’est pour lui une
nouvelle aventure qui commence; Seul le triomphe en est l’issue. Très vite
il rencontre des difficultés. Sa femme, Mette perd confiance et décide de
rentrer au Danemark. Gauguin va commencer l’apprentissage de la misère et
de la solitude.
Dans le froid de l’hiver, il se retrouve avec son fils, n’ayant pour
subsister que du pain. L’enfant fiévreux tombe malade. Le père le soigne
comme il peut. L’épreuve de la misère ne parviendra pas à l’abattre.Il n’a
qu’une certitude : sa peinture. Il se brouille avec Seurat et du même coup
refuse d’exposer au salon des indépendants dont Seurat est le Président.
Avec le peu d’argent qui lui reste, il décide d’aller vivre en Bretagne
Séjour à pont Aven: l'audace
Le premier séjour à Pont-Aven va durer
tout l’été.Gauguin prend pension à l’auberge Gloanec; il emploie ses
loisirs à l’escrime, à la boxe et à la nage - mais aussi à sa peinture. Il
expose parfois, entre quelques sarcasmes des autres peintres «salonnards
sans imagination» ses idées au cours des longues soirées dans la salle
d’auberge où les peintres se réunissent. Il y a là Émile Bernard, Charles
Laval.
Ce dernier lui vante les terres ensoleillées des Tropiques et cette île
Tobago, en face de Panama. Il partira pour cette île en espérant y vivre
comme des sauvages « sans inquiétude du jour ni du lendemain». Très vite,
il déchantera de ses espérances. A court d’argent, il se fait embaucher
comme terrassier au creusement du canal de Panama. Son but? Amasser un peu
d’argent et partir pour la Martinique. Il y parviendra et s’installera en
compagnie de Laval à St Pierre. Tous deux tombent malades; ils sont
atteints de dysenterie et de fièvre paludéenne contractées à Panama. « Je
suis dans une case à nègre, couché sans force, sur une paillasse sans un
sou «. il continue pourtant à peindre. « Jamais je n’ai eu une peinture
aussi claire»
De retour en France, il ira s’installer de nouveau à l’auberge Gloanec;
Les peintres sont revenus. Gauguin tombe amoureux de la fille d’Émile
Bernard, Madeleine. Elle a 17 ans. Bernard a des idées qui rejoignent
celles de Gauguin et peut-être les influencent. D’où le différend qui 3
ans plus tard brisera leur amitié. Le génie instinctif de Gauguin prend
mieux conscience à la lumière des théories de Bernard.Depuis des mois,
Vincent Van Gogh le presse de venir le rejoindre à Arles, où il pourrait
travailler à bon compte, tandis que Théo Van Gogh assurerait nourriture et
logement contre une part de sa production. Il décide de gagner Arles.
Séjour à Arles: le drame
un matin d’automne, Gauguin est là, sûr de
lui, méfiant, pas un mot de remerciement pour Vincent Van Gogh qui a
préparé sa venue avec tant d’amour. Paul regarde distraitement les toiles
dont Vincent a décoré la maison. c’est un homme aigri. il critique tout:
le pays, les gens,les relations de Vincent. Gauguin qui a déjà pris à Pont
- Aven l’habitude de jouer les chefs, se propose de lui donner des leçons.
Les discussions éclatent, les relations se tendent. C’est le drame. Le 24
Décembre, en pleine place, Vincent se précipite sur Gauguin un rasoir à la
main avant de se trancher l’oreille dans un geste d’autodestruction.
Gauguin repart pour Paris laissant Vincent à son triste sort.
Tahiti les îles marquises symboles de son génie.
Après un court séjour au Pouldu, en
compagnie de Sérusier, Il s’embarque seul pour Tahiti. Rien ne peut le
retenir, pas même cet amour tout neuf que lui apporte Juliette Huet, une
petite couturière. Il débarque à Papeete et s’installe à Mataïea. Il loue
une case, au pied de la montagne et des végétations aux couleurs
éblouissantes : l’éclat des mangues et du tiaré, les fougères
arborescentes et les pandanus aux larges feuilles s’étendent auprès des
eaux du lagon.
Un jour, une jeune fille rentre dans sa case,; elle a 13 ans; C’est
Téhura. Elle deviendra son modèle, son épouse. C’est par elle qu’il va
rentrer dans la phase essentielle de son oeuvre. En quelques mois, il
brossera 70 toiles qui sont toutes, au delà de la féerie des formes et des
couleurs, un appel mystique aux dieux oubliés
« Dieu n’appartient pas au savant, au
logicien. Il est aux poètes, au Rêve. Il est le symbole de la beauté, la
beauté même « s’écrit-il.
Gauguin aime transposer les thèmes religieux en visions exotiques. Ainsi
celui de la Salutation. Angélique est devenu une scène fort poétique de
maternité tahitienne, d'un charme innocent et pourtant naïf, subtil comme
un Fra Angelico dont Gauguin a suivi la leçon. Ce témoignage de l'euphorie
des premiers mois de l'expérience tahitienne lui paraissait une œuvre très
importante.
Par un étrange et infaillible instinct ou peut-être grâce à son
intelligence toujours si lucide, Gauguin évite tous les dangers auxquels
son art pourrait être exposé : lorsqu'il part pour Tahiti, en 1891, c'est
qu'il sent le besoin de fuir la facilité littéraire du symbolisme, au
moment justement où il aurait pu devenir le chef de ce mouvement pictural.
Il vient chercher une vision de nature absolument nouvelle, une solitude
qui lui permettent de donnera son imagination une pâture nouvelle pour son
rêve intérieur. Et par là il devient un grand poète, tel que le définira
Mallarmé : " ...un homme qui s'isole pour sculpter son propre tombeau ".
par cette citation : " Dieu n’appartient pas au savant, au logicien. Il
est aux poètes, au Rêve. Il est le symbole de la beauté, la beauté même"
qu’il approchera sa grande toile dont il veut faire son chef-d’oeuvre ;
D’où venons-nous? Qui sommes-nous? Où allons-nous?

D’où venons-nous? Qui sommes-nous?
Où allons-nous?
L'interrogation pascalienne est ici
toute la philosophie de Paul Gauguin, et le plus terrible cri de
souffrance " Qu'il regarde.... ( si toutefois ils ont un coeur pour
sentir) et ils verront ce qu'il y a de souffrance résignée. Ce n'est donc
rien un cri humain " Le sens profond de la toile est l'atroce désespoir de
l'homme, tel celui de Verlaine: " Un sommeil noir tombe sur ma vie.
Dormez, tout espoir, Dormez, toute envie".
Détaché de sa famille, ayant perdu sa fille préférée Aline, réduit à
l'ultime désespoir, malade, misérable, vivant dans l'angoisse de ne pas
recevoir (ou si peu) d'argent des tableaux qu'il envoie en France,
Gauguin, décidé au suicide, entreprend une grande toile qu'il avait en
tête, une dernière œuvre monumentale, son testament spirituel. Durant tout
le mois de Décembre il travaille jour et nuit " dans une fièvre inouïe "
J'y ai mis là avant de mourir toute mon énergie, une telle passion
douloureuse dans des circonstances terribles et une vision tellement
nette, sans corrections, que le hâtif disparaît et que la vie en surgit ".
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Notes biographiques
7 Juin 1848.
Paul Gauguin naît d'un père Orléanais,journaliste au National et
d'une mère d'origine péruvienne.1851-1855.
Il perd son père au cours d'un voyage au Pérou. Sa famille reste à Lima
chez son grand-oncle maternel.1855-1864.
Études à Orléans. 1865.
Il s'engage dans la marine. Voyage à Rio de Janeiro.
1871.
Il entre chez l'agent de change Bertin où il se fait une situation
enviable. 1873.
Il épouse Mette Gad, jeune Danoise de bonne bourgeoisie.
1874-1879.
Par son tuteur, l'amateur d'art Arosa, il entre en contact avec les
jeunes impressionnistes. Il fait une collection, peint lui-même, expose
au Salon en 1876. Travaille avec Pissarro à Pontoise.
1880-1883.
Participe aux 5",6" et7" expositions impressionnistes.1883.
En janvier il quitte sa banque. « Désormais,je peins tous les jours ! »
1884.
Après un séjour à Rouen, où travaille Pissarro, il part pour le
Danemark. 1885.
Il se fâche avec sa belle-famille.
Rentré à Paris avec un de ses fils, Clovis, réduit à s'engager comme
colleur d'affiches pour vivre.
1886.
Participe à la 8" exposition impressionniste puis part pour
Pont-Aven où il rencontre Émile Bernard. En novembre, retour à Paris où
il fait la connaissance de Van Gogh.
1887.
Voyage à la Martinique. Malade, il doit rentrer.
1888.
Second séjour décisif à Pont-Aven où avec Émile Bernard il crée le
synthétisme pictural et la technique cloisonniste. Séjour à Arles
auprès de Van Gogh,ils se séparent après la crise nerveuse de Van Gogh
qui se tranche l'oreille.
1889-1890. Exposition des
synthétistes au café Volpini Troisième séjour en Bretagne coupé de brefs
séjours à Paris. En Octobre 1889, il quitte Pont-Aven pour le Poldu.
1891.
Il fréquente des littérateurs symbolistes, chez Mallarmé, qu'il admire,
et au café Voltaire. Afin d'avoir un peu d'argent, il organise une vente
de 30 tableaux à l'hôtel Drouot et s'embarque le 4 Avril pour Tahiti. Il
s'installe à 40 kilomètres au Sud de Papeete.
1893.
Malade et sans argent, il rentre pour recueillir l'héritage de son oncle
d'Orléans. Exposition chez Durand-Ruel.
1894.
Voyage en Belgique puis à Copenhague où il se sépare définitivement de
sa femme. Séjour à Pont-Aven et au Pouldu. Dans une rixe à Concarneau,
il a la cheville cassée.
1895. Décidé à revenir à
Tahiti, il fait à l'hôtel Drouot une deuxième vente qui est un échec. En
Juillet il arrive à Tahiti.
1897. La mort de sa fille
Aline est la cause de sa rupture avec sa femme. Il est désespéré,
malade, endetté.
1898.
Tentative de suicide. Pour subsister, il fait des travaux d'écriture au
Cadastre ; son état physique est lamentable. Il n'a pas de ressources.1900
Le marchand de tableaux Vollard lui fait un contrat qui lui permet
de travailler sinon de gagner sa vie.1901 va s'installer aux
Marquises, a Atuana,dans l'île de la Dominique; mais une mauvaise
querelle avec les autorités locales lui vaut une injuste
condamnation. 1903 le 8 mai il meurt
Repères chronologiques
1880-1887 impréssionniste
1888-1890 Pont-Aven
1891-1893 Tahiti
1894-1895 Pont-Aven
1895-1900 Tahiti 1901-1903
Îles Marquises
Le Nabis
Des grands précurseurs de la peinture contemporaine — Cézanne, van
Gogh,Gauguin — c'est Gauguin qui, le premier, exerça de l'influence, non
seulement 'à Pont-Aven, dès 1886, et plus encore, plus tard, au Pouldu,
une pléiade d'artistes se groupa autour de lui et se réclama de lui,
mais surtout parce que c'est son art qui fit lever le mouvement des
Nabis.
Ce
fut à Pont-Aven que l'aventure commença, en ce jour de septembre ou
d'octobre 1888, où Paul Sérusier avait, sur le couvercle d'une boîte de
cigares, exécuté un paysage sous la dictée de Gauguin : "Comment
voyez-vous cet arbre, avait "dit Gauguin devant un coin du Bois d'Amour
: il est vert? Mettez donc du vert, le plus beau vert de votre palette-,
— et cette ombre, plutôt bleue. Ne craignez pas de la peindre aussi
bleue que possible. Ainsi avait été coloré, si l'on en croit Maurice
Denis", un paysage informe, à force d'être synthétiquement formulé, en
violet, vermillon, vert Véronèse et autres couleurs pures, telles
qu'elles sortaient du tube, presque sans mélange de blanc", — ce fameux
talisman (ainsi l'appelait Sérusier) que son auteur rapporta à Paris et,
à la rentrée de l'Académie Julian où il était massier, montra en grand
mystère à quelques élèves qu'il affectionnait.
Ainsi
furent convertis à l'évangile gauguinien Bonnard, Denis, Ibels et
Ranson, prosélytes enthousiastes qui convertirent à leur tour leurs
camarades de l'École des beaux-arts, Roussel et Vuillard. Ils décidèrent
de former un groupe que, sur l'instigation d'un de leurs amis,
l'hébraïsant Cazalis, ils baptisèrent du nom de Nabi (Nabi, en hébreu,
signifie prophète), à moitié par esprit de blague, pour avoir une
appellation étrange, et à moitié sérieusement aussi, afin de manifester
leur désir de régénérer la peinture, comme les Prophètes avaient
régénéré périodiquement Israël. En 1891 le groupe s'augmentera d'un
Hollandais, arrivé à Paris en février, Verkade, et d'un Danois, Mogens
Ballin, que Verkade rencontra le 23 mars au banquet donné en l'honneur
de Gauguin. En 1892, le sculpteur Georges Lacombe sera attiré par
Sérusier au mouvement, auquel adhèrent la même année le peintre hongrois
Rippl-Ronaï, son ami Aristide Maillot et, peu après, le Suisse
Vallotton. Les Nabis se réunissent alors chaque mois pour dîner dans un
modeste restaurant de l'impasse Brady, «L'Os à Moelle ». Ils se
retrouvent aussi chaque samedi dans l'atelier de celui d'entre eux qui
est marié, Paul Ranson, 25, boulevard du Montparnasse. Ils l'appellent
plaisamment le Temple, y jouent des charades, des pièces de
marionnettes, y entendent de la musique, y reçoivent trois ou quatre
fois Gauguin, et y discutent passionnément de problèmes artistiques.
Camaraderie et gaîté règnent dans ces réunions; chacun reçoit un surnom
: Denis, celui de Nabi aux belles icônes, Bonnard, celui de Nabi
japonard, Sérusier, celui de Nabi à la barbe rutilante, Verkade, celui
de Nabi obéliscal, Vuillard celui, plus modeste, de Zouave-, pour la
femme de Ranson, elle est sacrée Lumière du temple. D'autres endroits
servent aussi aux Nabis de centre de ralliement : l'atelier que Bonnard,
Denis et Vuillard partagent en 1891, 28, rue Pigalle avec le jeune
acteur lugné-Poë.
Catholique comme Denis,protestant comme Verkade, mystique comme
Sérusier, agnostiques et laïques comme Ranson, Roussel et Vallotton ,
juif comme Ballin tous se rencontrent dans un vif intérêt pour l'art et
la littérature.Ainsi se cimentait une amitié qui-le fait est assez rare
pour mériter d'être souligné- devait durer tout au long de leur vie,
résister aux différences religieuses et politiques et survivre aux
divergences artistiques.Pour les nabis, l'art est avant tout un moyen
d'expression, une création de notre esprit dont la nature n'est que
l'occasion.Maurice Denis jugeant en 1909 les oeuvres peintes par les
nabis vingt ans plus tôt pourra écrire à leur propos que, là, l'art au
lieu d'être la copie, devint la déformation subjective de la nature.
L’égérie du
socialisme naissant, Flora Tristan, sa grand-mère maternelle.
Dans le prologue de sa remarquable vie de Gauguin, Henri Perruchot a
relaté l’étonnante existence de Flora Tristan, la grand-mère maternelle de
Paul Gauguin, celle qu’on appela « la fille des rayons et des ombres» et
qui fut vers 1840-44 l’égérie du socialisme naissant. Cette femme a
parcouru l’Europe, les indes et le Pérou. De ces voyages elle a publié
«Pérégrination d’une paria» qui raconte ses aventures et ses rancoeurs.
Puis elle entreprend une tournée à travers la France pour parler aux
travailleurs des idées qu’elle a pour lutter contre la misère et pour
obtenir l’émancipation féminine.Interdite de réunion,elle meurt foudroyée
par une congestion cérébrale à Bordeaux.
Sa fille, Aline, la mère de Gauguin, paraît aussi,tendre et aussi bonne
que sa mère était impérieuse. Elle épouse Clovis Gauguin,journaliste du
National. En 1848, naît Paul. Cette année-là, les ouvriers français font
élever par souscription un monument à Flora Tristan dans le cimetière de
Bordeaux.
Sa détresse
morale
Tandis qu’il entreprend cette toile de 4
mètres de long, Gauguin est dans la pire détresse morale et physique.Il ne
sait pas que Clovis, son fils préféré, est frappé de paralysie.Il achève
la toile. Puis il absorbe l’arsenic qu’on lui avait donné . Il veut
mourir. Les vomissements le sauvent de l’empoisonnement. Il est « condamné
à vivre».
Dès qu'il éprouve quelque répit, dès qu'il
se reprend à espérer, il recopie et illustre son manuscrit de Noa-Noa
ébauché lors de son premier séjour à Tahiti et que Charles Morice a mis au
point et fera éditer à Paris Dans l'esquisse ci-dessous exposé "Manao-tupapau,
se dévoile son désir de contester l'autorité d'Édouard Manet chef des
impressionnistes qui venait de réaliser son célèbre tableau
l'Olympia.Gauguin décide de quitter Tahiti afin de trouver ailleurs un
renouveau de son inspiration. C’est aux Marquises qu’il s’installera, dans
la petite île de Hiva Oa. Téhura refuse de le suivre
.
Dans l’île, il rentre en conflit avec les autorités administratives et
religieuses. Il prend la défense des marquisiens spoliés et leur conseille
de ne pas payer l’impôt. Comme sa grand-mère, Flora Tristan, il devient le
défenseur des faibles . Au terme de ce combat qu’il a livré contre la
Société de son temps, Il est vaincu une nouvelle fois - Il est , en effet,
condamné à 3 mois de prison et 500 francs d’amende - Il n’a plus le goût
de peindre. Gauguin a fait appel mais la mort devancera le jugement des
hommes. Il meurt seul dans sa case..
Sur la tombe, on a déposé un bloc de
pierre ou est gravé son nom et l’année de sa mort(1903). Ses biens et ses
toiles furent dispersés aux enchères; La plupart de ses dessins et de ses
sculptures furent jetées «aux ordures». Dans sa révolte contre une
conception de la peinture " témoin du réel ", il a ouvert les voies
suivies par les symbolistes , puis par les fauves et les allemands. Il
s'est attaché à entraîner l'artiste vers cette force intérieure qui doit
être l'unique objet de l'art. Son exemple connaîtra une exceptionnelle
postérité.
Le temps a apporté à Paul Gauguin la gloire qu’il voulait conquérir.Dieu
merci
Galerie des Peintures de Paul
Gauguin

Portant sur le période des débuts impressionnistes, de Pont-Aven,des
îles marquises.19 tableaux présentés |