En
bref
Nicolas de
Staël un des artistes les plus influents
européens de la période de l'après-guerre; Partant du figuratif il parvient
à pénétrer le fond du réel de la nature jusqu'à l'assainir pour la présenter
comme une ébauche abstraite.Pris en tenaille entre les
tenants de l'abstraction et ceux de la figuration il finit sa vie dans la
tragédie.De nombreux spécialistes considèrent Nicolas de
Staël
comme le peintre le plus raffiné de l'art moderne du XXe siècle.
Nicolas de Staël se tue en se jetant par
la fenêtre de son atelier le 14 Mars 1955.
Voici un créateur qui a vécu en dix années le problème de la peinture tel
qu’il se pose aux lendemains de la guerre à Paris. Son succès, l’évolution
rapide de son art, sa mort semblent illustrer le conflit qui divise alors
les tenants de l’abstraction et ceux de la figuration. Ce débat, qui peut
paraître bien limité et superficiel, était issu des influences
contradictoires des maîtres de l’art moderne présents en France, Picasso,
Kandinsky, Braque, Bonnard et Matisse
Son
portrait
"Peintre de l'École de Paris; un des
artistes les plus influents européens de la période de l'après-guerre. De
la noblesse russe, né à Saint-Pétersbourg, fils d'un général - sa famille a
émigré en Pologne en 1919. Exilé, orphelin, de Staël se tourne très tôt
vers la peinture. Il suit les cours de l'Académie royale de Bruxelles en
1932, fait de nombreux voyages (Espagne, Maroc, Algérie, Italie) avant de
s'engager dans la Légion étrangère et d'en être démobilisé en 194i. Arrivé
en France en 1938; il étudie la peinture auprès de Fernand Léger. Peint
des natures mortes et portraits.
démobilisé en 1941" s'installe à Nice où il exécute des toiles dont le
réalisme dramatique exprime sa vie misérable et son caractère tourmenté.Sa
rencontre avec Braque, en 1943 est déterminante, travaillant sans relâche,
il cherche à découvrir les rythmes simples de la nature et à pénétrer
l'essence du réel jusqu'à l'épure, ce qui le conduit progressivement à
l'abstraction.

En 1943, il s'installe à Paris, mène une vie très pauvre, se consacre
alors entièrement à la peinture abstraite, caractérisée par des lignes
géométriques entrelacées, rythmant la toile sombre. Une première
exposition à la galerie Jeanne Bûcher en 1945 le révèle au public mais la
mort de sa femme Jeannine le plonge dans une période d'abattement. Ce sont
de nouveau les doutes, les scrupules,l'étouffement, la misère.
L'abstraction le délivre momentanément.
Peindre est un corps à corps avec
la toile
Peindre est un corps à corps avec la toile, une dépense physique, un
engagement de tout l'être. On a pu parler d'expressionnisme tant son
abstraction - terme qu'il récuse pour lui-même - est chargée d'ardeur,
d'inquiétude, de violence.
Peintre au réalisme dramatique Il
cherche à découvrir et à épurer les rythmes simples de la nature
(1942-1950)
À la différence de son compatriote André
Lanskoy, Nicolas de Staël a abandonné délibérément et d'emblée la peinture
figurative après 1942, au profit d'une expression libre des valeurs
chromatiques, envisagées pour elles-mêmes sans considération d'ordre
mimétique. Composition sur fond gris est une des premières oeuvres
abstraites de l'artiste. Elle s'organise selon un schéma formel assez
lisible ; divers éléments étroitement imbriqués se répartissent en deux
angles opposés, fermés l'un sur l'autre, ce qui crée un espace clos à
l'intérieur du tableau. . Les formes géométriques et les épais traits
noirs qui les cernent ne semblent pas étrangers à l'art d'Alberto Magnelli
que de Staël rencontre fréquemment lors de son séjour à Nice, entre 1940
et 1943. L'influence de ce dernier a sans doute amené le jeune peintre
russe à s'orienter vers l'abstraction et ses possibilités expressives.
Cependant, la personnalité de de Staël se manifeste déjà dans sa palette
de tons sourds, gris et noirs, accompagnés de quelques blancs ainsi que de
rares touches rouges, à peine annonciatrices de son chromatisme futur. Les
rapports de tons sont savamment étudiés ; dans certaines figures
géométriques, on peut distinguer de petits tableaux abstraits autonomes
qui jouissent d'accords de couleurs particuliers et cohérents. Cette
peinture, sombre mais exempte de tristesse, correspond aux années les plus
difficiles de l'artiste. Elle révèle néanmoins l'exceptionnel talent de
coloriste de Nicolas de Staël, qu'il ne cessera de développer.
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Notes biographiques
1914 Naissance de Nicolas de Staël à
St Pétersbourg 1932 Entre à l'école des Beaux Arts de Bruxelles
1935 Après avoir visité l'Italie, la Hollande, l'Espagne il commence à
peindre au cours de sa visite au Maroc 1941 démobilisé de la légion
étrangère il s'installe à Nice 1943 Sa rencontre avec Braque et
Alberto Magnelli est déterminante 1945 L'exposition à
la galerie "Jeanne Bucher"le révèle au public; la mort de sa femme,
Jeannine, le plonge dans une période d'abattement 1952 Peint ses
meilleures toiles : Les toits, les footballeurs, les musiciens 1953
Sa situation matérielle s'améliore grâce au marchand Jacques Dubourg.; Vif
succès aux états unis 1954 S'installe à Antibes après un séjour à
Ménerbes (Vaucluse) 1955 Se tue le 14 Mars en se jetant par la
fenêtre de son atelier.
Sa période de 1951-1952
Ses peintures abstraites ont atteint leur développement extrême au cours
de la seconde période de 1951-1952.
Il retourne à la peinture figurative (des paysages, des portraits, et
des natures mortes ), réalisée dans des couleurs brillantes. De 1952 il
passe beaucoup de son temps dans le Sud de la France à Ménerbes,(Vaucluse)
puis Antibes Ses dernières peintures sont plus fluides. Sa technique se modifie, la pâte épaisse
et sombre de ses débuts devient plus fluide et plus colorée, il dépouille
ses formes, porte parfois les tons à leur paroxysme (les musiciens1952), amenant le tableau à un état de tension presque insoutenable. Une
soif de création, le désir de l'absolu le hantent
En 1952, se manifeste, hors de toute
opposition volontaire entre abstraction et figuration, une convergence
avec le réel . Staël, se refuse à déguiser son émotion, et va bientôt
l'assumer librement. à partir de 1952 il peint quelques-unes de ses
meilleures toiles : Les Toits, Les footballeurs ci-dessus exposé)} ),
Les Bouteilles dans l 'atelier) Grand nu orange (1953). Staël s’y donne
passionnément, « Cézanne et Bonnard dans les pattes à chaque virage ».
La matière va prendre de plus en plus
d'importance, par la superposition des couleurs, les empâtements (La Vie
dure, 1946, Paris, musée national d'Art moderne). Le couteau remplace le
pinceau, les formes s'élargissent, la palette s'éclaire. Il travaille à la
truelle, au racloir.. Il n'y a presque qu'un seul titre durant cette
période pour nommer ses œuvres (Composition, 1950, Londres, Tate Gallery).
Sa situation matérielle s'améliore grâce au marchand Jacques Dubourg, mais
c'est aux États-Unis qu'il connaît la gloire alors même qu'en France, en
pleine vague d'abstraction lyrique, jl n'est connu, comme il le dit
lui-même, que par "ses professeurs de philosophie de province ".
Ses harmonies sourdes et chaudes, terres, gris et noirs que troue souvent
une lueur, témoignent de l’admiration qu’il porte à l’œuvre de Braque
Son séjour à Antibes (1954-1955)
À partir de 1954, il s'installe
dans le Midi. à Antibes après un séjour à Ménerbes dans le Vaucluse.
La redécouverte de la figure, de la nature morte, du paysage est vécue
comme une libération. Peu à peu il abandonne la truelle, reprend le
pinceau étend la pâte, la rend fluide, transparente, se fait de plus en
plus sensible à la lumière du jour - alors que jusque-là il peignait
surtout de nuit, à la lumière artificielle. Les commandes se succèdent. En
1954, il peint trois cents toiles (son catalogue en comporte un peu plus
d'un millier).
Nicolas de Staël se tue en se jetant par
la fenêtre de son atelier le 14 Mars 1955.
Voici un créateur qui a vécu en dix années le problème de la peinture tel
qu’il se pose aux lendemains de la guerre à Paris. Son succès, l’évolution
rapide de son art, sa mort semblent illustrer le conflit qui divise alors
les tenants de l’abstraction et ceux de la figuration. Ce débat, qui peut
paraître bien limité et superficiel, était issu des influences
contradictoires des maîtres de l’art moderne présents en France, Picasso,
Kandinsky, Braque, Bonnard et Matisse

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